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 CHINCHILLA (chasse et protection)

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naturalys
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naturalys


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MessageSujet: CHINCHILLA (chasse et protection)   CHINCHILLA (chasse et protection) Icon_minitimeVen 10 Oct - 18:29

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LA CHASSE TRADITIONNELE:
Les chinchillas sauvages étaient à l’origine largement répandus dans les Andes centrales et les montagnes adjacentes. En 1864, on pouvait encore observer, dans les hautes Andes, des centaines de chinchillas peu farouches montant et descendant avec une rapidité étonnante les parois rocheuses escarpée (A.E. Brehm, 1864).

Concernant l'époque précolombienne, on peut affirmer que l’utilisation de la fourrure du chinchilla remonte bien avant l’Empire Inca. On le chassait aussi pour sa viande et comme animal de compagnie. Les chinchas l’utilisaient pour faire des vêtements et tissaient son poil pour réaliser des couvertures. Quand les chinchas furent vaincus par les Incas, ces derniers en réservèrent l’usage aux habits de cérémonie royaux.

Les conquistadors espagnols découvrirent la douceur de cette fourrure et commencèrent à exporter les peaux au XVIIIe siècle.


LA CHASSE INTENSIVE:
La fourrure extrêmement douce et fournie du chinchilla, la plus dense des espèces terrestres : 20 000 poils par cm², est cause à la fois de sa célébrité - c’est l’une des plus chères - et de la perte de l'animal car il a été presque exterminé par une chasse intensive. La loutre de mer qui bat le record avec 170 000 poils par cm² - a subi un sort similaire, à la même époque et pour les mêmes raisons.

La chasse intensive par les « chinchilleros » débuta en 1828 dans le nord du Chili, atteignant entre 1900 et 1909 environ 1,5 million d’animaux par an, et détruisant leur habitat du même coup, jusqu’à ce que la ressource soit presque tarie vers 1917. Les peaux étaient exportées en majorité vers les États-Unis, l’Angleterre, la France et l’Allemagne.

Dès 1890, on prit conscience des risques d’extinction car le chinchilla se reproduit moins vite que d’autres rongeurs. En 1898, on règlementa la chasse, avec peu de résultat.
En 1900, le directeur du centre de recherche zoologique et botanique de Santiago, au Chili, demanda au gouvernement la protection des chinchillas, en vain car on les jugeait encore assez nombreux.
En 1910, un traité fut signé par les principaux exportateurs interdisant la chasse et l’exportation des chinchillas, dont la seule conséquence fût l’augmentation du prix des fourrures. En effet, vers 1913, même en capturant un seul animal par mois, les chinchilleros gagnaient mieux leur vie que dans les mines. En 1929, une peau pouvait atteindre 170 US$ et les négociants en fourrure donnèrent même des instructions pour obtenir des peaux "à n’importe quel prix" (Allen, 1942).

Entre 1840 et 1916, plus de 21 millions de chinchillas furent tués (Gigoux, 1928).

En 1929, bien que la loi de protection ait été finalement décrétée, elle n’a été appliquée strictement qu’à partir de 1983 avec la création d’une réserve nationale au Chili. La chasse du chinchilla lanigera se poursuit jusque vers 1968, pour sa peau mais aussi pour le renouvellement génétique des élevages de chinchillas qui se multipliaient à l’époque, ce qui contribua paradoxalement à faire baisser encore la population sauvage (Burton, 1987).
LES PERSPECTIVES DE CONCERVATION DES ESPECES:

Ancienne distribution du Chinchilla brevicaudata et du Chinchilla lanigera en Amérique du Sud et colonies actuelles connues (d’après Jiménez, 1995)Le chinchilla est un cas typique de mise en péril, puis de tentatives de préservation des populations sauvages alors qu’il est peut-être déjà trop tard.

Le 3 mars 1973, le chinchilla est inscrit en annexe I de la CITES, dite aussi « Convention de Washington».

Il y est précisé : « Chinchilla spp. (Les spécimens de la forme domestiquée ne sont pas soumis aux dispositions de la Convention)». En conséquence, pour les chinchillas sauvages seulement, « le commerce des spécimens de ces espèces doit être soumis à une réglementation particulièrement stricte afin de ne pas mettre davantage leur survie en danger, et ne doit être autorisé que dans des conditions exceptionnelles. »

Les espèces sauvages bénéficient d’un niveau de protection et d’une politique de conservation spécifiques. Le Chinchilla brevicaudata est reconnu comme "en danger critique" et le Chinchilla lanigera "vulnérable" par l’IUCN qui reconnaît pourtant que "la chasse aux chinchillas continue" et que le chinchilla à queue courte dont la fourrure est plus recherchée est toujours traqué (Thornback and Jenkins, 1982).

Malgré son statut d’animal protégé, et la création de réserves naturelles, la population des chinchillas sauvages ne cesse de décroître. Sans doute à cause de l’action conjuguée de la perturbation de leur habitat, des prédateurs et des maladies (Jiménez, 1994).
L’élevage conservatoire n’a jusqu’à présent pas donné de résultats positifs. Les essais de réintroduction au Chili de chinchillas d’élevage (Mohlis, 1983) ainsi que les tentatives d’introduction en Californie, Tadjikistan ou au Chili ont échoué jusqu’à présent (Jiménez, 2006).

Le chinchilla domestique, élevé avec succès depuis 1923, est quant à lui largement répandu un peu partout dans le monde. Son élevage est très technique, il peut se faire par des particuliers à condition de connaître les règles de l'art. Son statut de protection en tant qu’animal à fourrure diffère toutefois selon les pays.

Le chinchilla domestique s'incrit surtout comme "Nouvel Animal de Compagnie" (NAC), mais il est déconseillé de confier un chinchilla a des enfants de moins de 12 ans. Les allergies aux poils, très légers et volatiles, ont été signalés.

La sauvegarde des chinchillas réside aussi dans la découverte de produits de substitution comme la fourrure d’Orylag, qui provient d'un lapin d’élevage (issu de sélections et de croisements très rigoureux) dont la fourrure rappelle celle du Chinchilla.
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