Le genre Chinchilla regroupe de petits rongeurs nocturnes de taille moyenne de la famille des Chinchillidae, proches des Viscaches et originaires comme celles-ci de la cordillère des Andes en Amérique du Sud.
Le genre Chinchilla comprend deux espèces sauvages et une variété domestiquée issue du croisement en élevage des deux premières.
Les espèces sauvages sont des espèces en péril. ESPECES SAUVAGES ET DOMESTIQUES :
Bien que très proches d'aspect et de mœurs, on distingue plusieurs espèces du genre Chinchilla ainsi que des variétés domestiques. Les seules espèces sauvages actuellement connues sont des animaux d’Amérique du Sud devenus très rares.
Toutes deux sont des espèces protégées :
Chinchilla brevicaudata Waterhouse, 1848 ou Chinchilla à queue courte.
Chinchilla lanigera (Molina, 1782) ou Chinchilla à longue queue.
Le chinchilla d'élevage ou Chinchilla domestique est un hybride, Chinchilla laniger x Chinchilla brevicaudata, qui résulte du croisement progressif des deux espèces sauvages au sein d’élevages. Il est toutefois beaucoup plus proche du Chinchilla lanigera que du très rare Chinchilla brevicaudata. C'est un animal adapté à la captivité et connu du grand public sous le nom vernaculaire de « chinchilla ». À l'origine, l’objectif des premiers élevages était la production de fourrure. Le chinchilla domestique est également employé comme animal de laboratoire et on le rencontre de nos jours couramment comme animal de compagnie. De nombreux coloris ont été développés en élevage, quoique celui-ci ait commencé il y a moins d'un siècle
LE MOT CHINCHILLA:
Le mot chinchilla vient soit d’une tribu indienne des Andes, les Chincas, Chinchilla voulant dire littéralement « petit Chinca », soit de chinche « animal puant » (sans doute en référence à la forte odeur qu'il dégage lorsqu'il est effrayé).
Chinchilla pourrait aussi venir de l'indien quechua : « chin » qui signifie silencieux et « sinchi » qui veut dire fort et courageux , auxquels on ajoute le diminutif quechua « lla ». Ce qui assemblé signifie « fort et silencieux petit » (Aleandri, 1998).
Ce mot diffère peu d'une langue à l'autre, par exemple on le nomme, à travers le monde,
Chinchilla : (da)(de)(en)(es)(fi)(gd)(fr)(id)(nl), Chinchila : (pt), Chinchilo : (io), Ĉinĉilo : (eo), Šinšiliniai :(lt), Činčila : (sl), Szynszyla : (pl), etc.
LE GENRE:
La taxinomie des chinchillas est encore discutée. La disparition peut-être totale d’une ou plusieurs espèces sauvages ne permettra sans doute jamais de résoudre ce problème.Le nom de genre « Chinchilla Bennett, 1829 », bien que souvent contesté, est encore le nom latin le plus employé. Il a cependant de nombreux synonymes : Mus Linnaeus, 1758 (Molina, 1782), Lemmus Link, 1795 (Tiedemann, 1808), Cricetus Leske, 1779 (E.Geoffroy St.-Hilaire, 1803); Eriomys Lichtenstein, 1830; Callomys d’orbigny et I. Geoffroy St.-Hilaire, 1830; Aulacodus Temminck, 1827 (Kaup, 1832); Lagostomus Brookes, 1828 (Cuvier, 1830)
L EXISTENCE DE TAXONS INFERIEURS:
Ch.brevicaudata
Ch.lanigera
Ch.domestique
L'existence de plusieurs espèces ou sous-espèces du genre est également très discutée depuis le XIXe siècle : Certains auteurs ne reconnaissent qu’une espèce (Albert, 1901; Sage, 1913; Bowman, 1924; Bidlingmaier, 1937). D'autres auteurs reconnaissent une ou plusieurs sous-espèces de l'espèce Chinchilla lanigera (Walker, 1968; Pine et al., 1979) ou bien de l'espèce Chinchilla chinchilla: (Osgood, 1943; Man, 1978).
La classification le plus souvent retenue par les classifications classiques et les chercheurs est le genre Chinchilla Bennett, 1829 incluant deux espèces sauvages : Chinchilla brevicaudata, Waterhouse, 1848 et Chinchilla lanigera (Molina, 1782).
Les autorités les plus récentes identifient aussi deux espèces : Chinchilla laniger et Chinchilla brevicaudata (Cabrera, 1961 ; Corbet et Hill, 1980 ; Woods, 1993 ; Monoz-Pedreros, 2000).
Une distinction qui se révèle en accord avec les données moléculaires récentes (Spotorno et al. 2004) car, en 2003, Valladares et Spotorno ont déposé une demande auprès de la Commission internationale de nomenclature zoologique pour le renommage également en deux espèces : valider l'ancien nom Mus Laniger (Molina, 1782), à la place de Chinchilla laniger (Molina, 1782) et valider l'ancien Eriomys chinchilla Lichtenstein, 1830, à la place de Chinchilla brevicaudata Waterhouse, 1848. Demande en attente de réponse. Quant au Chinchilla domestique, les scientifiques le considèrent plus souvent comme un hybride (avec une forte dominante laniger), résultant du croisement en captivité entre Chinchilla laniger et Chinchilla brevicaudata. Dans les laboratoires, cependant, on désigne ces animaux comme Chinchilla laniger, sans faire de distinction entre l'espèce sauvage et les descendants d’élevage.
Cette distinction entre chinchilla domestique et espèces sauvages est essentielle dans le cadre des réglementations internationales car celles-ci diffèrent selon qu’il s’agit de spécimens d’élevage ou d’individus sauvages protégés.
CARACTERISTIQUES:
Les chinchillas sauvages ont presque tous disparu. De rares témoignages (A.E. Brehm, 1864; Jiménez, 1995) permettent toutefois d’avoir une idée de leur description et de leur comportement. Les chinchillas domestiques ont hérité les caractéristiques de leurs ancêtres. Pour plus de détails voir aussi les sous articles des espèces et variétés du genre.
Ces rongeurs de la taille d’un petit lapin (Jiménez, 1995) sont parfaitement adaptés à leur mode de vie dans un habitat hostile
ANIMAUX SOCIAUX:
Leur habitat est la Cordillère des Andes, jusqu’à plus de 4 500 m d’altitude selon l'espèce, dans les zones de rochers désertiques (Jimenez, 2007). Ils y nichaient autrefois en colonies familiales de plusieurs centaines d’individus, mais leur raréfaction tend à réduire de plus en plus la taille des dernières colonies de Chinchilla lanigera connues. Les femelles sont plus grosses que les mâles et dominantes. Les avis sont partagés sur leur monogamie éventuelle .
Pour communiquer ils émettent une variété de sons et de petits cris, des grincements de dents, des jets d’urine ou libèrent une forte odeur en cas d’agression. Les conflits sont rares si leur habitat est assez vaste
ANIMAUX VULNERABLES:
En tant que petits herbivores, les chinchillas sont des proies typiques. Leurs petites incisives de couleur orange et leurs membres aux doigts en partie atrophiés (antérieurs : 4 doigts plus un doigt atrophié, postérieurs : 3 doigts plus un doigt atrophié) et munis de très courtes griffes ne suffisent pas à les protéger.
LEUR SALUT DANS LA FUITE:
les membres postérieurs, plus développés que les antérieurs et aux coussinets antidérapants, ainsi qu’une queue épaisse et touffue, leurs permettent de se tenir debout pour observer au loin, de sauter, bondir à la manière des kangourous et grimper sur les parois rocheuses pour fuir à grande vitesse à la moindre alerte (A.E. Brehm, 1864). La fourrure se détache en touffes de poils et la queue se casse facilement (Autotomie) pour échapper aux rares prédateurs naturels (rapaces, renards, martes).
Tête de chinchilla domestique standard adulte. Notez le développement adapté à la vie nocturne des vibrisses, des yeux et des oreilles.Animaux nocturnes, tous les Chinchillas ont de gros yeux noirs, de grandes oreilles avec des bulles tympaniques au développement important et de longues vibrisses leur permettant de se repérer dans l’obscurité parmi les rochers.
ANIMAUX DES DESERTS FROIDS ET MONTAGUEUX:
Ils ont une fourrure particulièrement dense qui limite l’évaporation dans ces régions où la température varie beaucoup entre le jour et la nuit. Lorsqu’un follicule chez l’homme porte un poil, un follicule chez le chinchilla en porte plus d'une cinquantaine (Meadow, 1969).
HABRIT NATUREL:
: La cordillère des Andes, ici entre Chili et ArgentineC’est la fourrure la plus dense des espèces terrestres : 20 000 poils par cm². Dans ces territoires arides, ils nichent dans les anfractuosités, entre les épineux, et entretiennent leur fourrure par des bains de poussière volcanique .
Ils trouvent un apport d’eau dans la rosée et leur alimentation variée qu’ils saisissent avec leurs membres antérieurs préhensiles. Celle-ci est essentiellement végétarienne (herbe, cactus, fruits, etc.). Les chinchillas goûtent à tout végétal susceptible d’être comestible, mais ils peuvent aussi à l’occasion consommer des insectes. Ainsi ils s’adaptent aux saisons et aux périodes de sécheresse.
Grâce à une dentition continue et un tube digestif adapté - un cæcum et un côlon particulièrement développés et favorables aux bactéries - ils résistent à ce régime très riche en fibres. Toutefois, le très long tube digestif (plus de 3 mètres) reste fragile : l'équilibre de la flore microbienne est vital pour assimiler la cellulose.
Contrairement aux idées reçues, même au sein de la communauté scientifique, le chinchilla n'est pas caecotrophe: il ne remâche pas ses pelotes cæcales, mais serait plutôt un coprophage conditionnel.
REPRODUCTION:
Un chinchilla peut vivre une dizaine d’années dans la nature, jusqu’à vingt ans en captivité. Il se reproduit lentement comparativement aux autres rongeurs.
La maturité sexuelle est atteinte à huit mois.
La gestation est de 111 jours au moins.
Les petits naissent déjà couverts de poils et les yeux ouverts.
Il n’y a en moyenne que deux portées par an comportant deux petits.
ORIGINES ET HISTOIRE:
PREHISTOIRE:
On retrouve des restes fossilisés en Amérique du Sud dans les couches de l’éocène supérieur, du pliocène et du pléistocène ce qui indique qu’ils ont vécu dans cette région depuis approximativement 50 000 000 d’années[16].
Les scientifiques pensent que les chinchillas sont les descendants directs du Megamys. Un animal préhistorique semblable au chinchilla, mais plus gros, dont on a découvert les restes en Argentine. Les chinchillas sont toujours restés sur le même territoire (la portion des Andes qui borde la côte ouest de l’Amérique du Sud) à cause des barrières naturelles et des prédateurs.