De la taille d’un petit chien, le renard roux est la plus grosse et la plus fréquente des 21 espèces de renards qui se rencontrent dans le monde.
Poids :6 à 10 kg
Longueur : 58 à 90 cm + 32 à 48 cm pour la queue
Hauteur au garrot : 35 à 40 cm
Le renard roux est reconnaissable à son museau allongé, ses oreilles pointues et triangulaires et sa queue touffue, souvent terminée par une touffe de poils blancs. Le loup et le chacal commun sont plus grands, plus hauts sur pattes, et ont une queue relativement plus courte.
Le pelage des renards : Son pelage, à dominante rousse, peut aller du jaune isabelle au marron foncé. L’extrémité des membres est noire, rarement tachetée de blanc. En général, les lèvres, le dessous du menton et le ventre sont blancs, ainsi que la pointe de la queue. Les formes les plus foncées rencontrées dans notre pays sont des variations individuelles : on peut trouver dans une même portée des formes claires et des formes foncées.
Le renard charbonnier, qui vit dans le « Grand Nord » européen et américain, a la fourrure sombre. Le ventre, la gorge et la pointe de la queue sont entièrement noirs, le reste du corps roux, plus sombre sur le dos. Ce renard mélanique pratiquement dépourvu de blanc est extrêmement rare chez nous.
Le renard argenté, prisé pour sa fourrure noire mouchetée de blanc, est une race de renard roux qui vit dans le nord.
Il existe aussi des renards blancs (albinos partiel) au sud.
Au printemps, la mue rend parfois le pelage bigarré. Les nouveaux poils apparaissent d’abord en bas des pattes puis gagnent le haut du corps, les flancs en juillet, le dos et la queue à la fin d’août. Au début de l’hiver, le pelage s’épaissit encore.
Le dimorphisme sexuel est peu accentué. En saison de reproduction, on observe une nuance rosée sur la face inférieure des femelles.
Les yeux du renard : Ses yeux marron orangé sont fendus d’une pupille verticale typique. Eclairés par une lampe électrique, ils paraissent bleus ou blancs, et rougeâtres selon certains angles.
Les dents du renard : Chez le renard, la denture est complète. Les 42 dents sont inégalement réparties sur les deux mâchoires : 20 sur la supérieure, 22 sur l'inférieure.
Formule dentaire : I = 3/3 C = 1/1 PM = 4/4 M = 2/3 (I = incisive, C = canine, PM = prémolaire, M = molaire)
On remarque surtout les canines longues et recourbées comme des poignards : les supérieures étant plus grandes que les inférieures, elles arrivent à la base de la mâchoire inférieure quand la gueule du renard est fermée. Plus en arrière les carnassières, qui correspondent à la dernière prémolaire supérieure et à la première molaire inférieure : leur couronne présente des bords aigus et coupants. Le comptage des lignes d'accroissement du cément permet de déterminer l'âge de l'animal. Quand un carnassier dévore sa proie, il la tient au coin de sa gueule afin que les carnassières la découpent lorsqu'il referme les mâchoires qui ont une telle force musculaire qu'elles peuvent même broyer des os. Les dents, puissantes, sont adaptées au régime alimentaire : elles peuvent d'un seul coup tuer la proie et la déchiqueter.
Les sens du renard : La vie du renard est essentiellement nocturne : sa vue est particulièrement bien adaptée à la vision nocturne. Derrière les cellules photosensibles de ses yeux, le renard possède une membrane supplémentaire (le tapetum lucidum) qui réfléchit la lumière à nouveau à travers l'œil, doublant ainsi l'intensité lumineuse des images. Pris dans le faisceau d'une lampe, les yeux du renard renvoient dans la nuit une lueur verte facilement repérable sur les bords de route. A noter toutefois que l'animal serait incapable de distinguer certaines couleurs et éprouverait quelques difficultés à repérer une silhouette immobile.
Quant à son ouïe, elle est si développée qu'il peut percevoir des fréquences très basses comme celles émises par une souris remuant dans l'herbe ou un lombric rampant sur le sol. Il est capable de localiser des sons dont la fréquence est comprise entre 700 et 3000 Hz.
Suivre le renard à la trace…
Les empreintes : Les traces de pas du renard sont de celles que l’on rencontre le plus fréquemment sur les chemins. Le renard est un animal digitigrade. Il a cinq doigts aux pattes antérieures et quatre aux postérieures, mais le doigt interne antérieur se trouve si haut qu'il ne laisse aucune marque sur l'empreinte. Quatre pelotes digitales et un grand coussinet plantaire sont visibles. Les griffes sont longues, fines et pointues. La dimension des empreintes est de 5 cm de long sur 4 à 4,5 cm de large. En hiver et surtout dans les pays nordiques, la pilosité qui entoure les pelotes plantaires peut être si dense et si longue qu’elle les recouvre. Dans ce cas, l’empreinte est plus grande, plus arrondie et ses contours beaucoup moins nets.
Renard (Vulpes vulpes) : Forme ovale, griffes dirigées vers l'avant. L'empreinte, sur laquelle pelotes et griffes sont bien marquées, est si régulière qu'il est généralement impossible de dire (quand on n'en voit qu'une seule) si elle a été laissée par une patte droite ou une patte gauche. L'empreinte de la patte antérieure est un peu plus grande que celle de la patte postérieure mais lui ressemble étroitement pour le reste. Chez le renard, les deux pelotes digitales les plus centrales se trouvent un peu plus en avant, de sorte qu'il existe un intervalle plus grand entre le bord postérieur de ces pelotes et le bord antérieur du coussinet principal (talon). D’où la possibilité de tracer des lignes qui ne coupent pas les pelotes.
Remarque : Le renard, contrairement au chien, à l'habitude de poser ses pattes postérieures dans l'empreinte des antérieures, ce qui peut brouiller plus ou moins les traces, en particulier sur terrain très mou où l'empreinte est profonde : toutes les pelotes peuvent apparaître serrées les unes contre les autres, de sorte qu'il n'est plus possible de tracer la ligne horizontale (la plus discriminante).
La voie du renard :
On appelle voie le chemin parcouru par un animal.
Le renard utilise toutes les allures mais le plus souvent il se déplace au trot (il tient alors son corps obliquement) mais aussi au pas, au galop et par bonds. Il lui arrive également de ramper : dans ce cas, il laisse comme empreintes de pattes deux lignes très rapprochées.
Au trot, la longueur du pas est voisine de 70 à 80 cm.
Quand le Renard marche sur un sol dur, la patte postérieure est généralement posée en avant de l'empreinte de la patte antérieure : la longueur du pas est égale à 25-35 cm.
Si l'animal est effrayé ou poursuivi, il bondit ou galope : la longueur de ses pas varie beaucoup.
La coulée :
Les coulées constituent le réseau de sentiers fréquentés régulièrement par un animal.
Ces sentiers sont parcourus par l’animal pour aller manger, boire, se rouler, dormir : on pourrait croire qu'ils ont été tracées par l'homme.
La coulée permet à l'animal de se fatiguer le moins possible, d'éviter les obstacles, d'emprunter des itinéraires où il est à l'abri de ses prédateurs : c'est pour lui l'itinéraire le plus pratique. Le sens des herbes couchées indique la direction prise par l'animal. Une coulée peut être utilisée par plusieurs espèces d'animaux.
Plus souvent utilisée la nuit, donc sans doute repérée à l'odeur, la coulée du renard, comme celle du blaireau, mène souvent à son terrier. Le long d'une coulée, au passage de ronces, de clôtures, de barbelés, l'animal peut laisser des touffes de poils, surtout au moment de la mue qui a lieu en été.
Les traces d’urine :
Autre chose que l’on peut remarquer dans les lieux de passage du renard : son odeur. En effet, le renard marque de son urine son passage et plus généralement son territoire à l'époque du rut (pour signaler sa présence aux femelles), en privilégiant les aspérités, les troncs, les buissons. En traversant un bois ou une friche, l'homme peut sentir la présence du renard en ces lieux : du renard, c'est l'odeur de l'urine que l'homme perçoit car celle-ci a une odeur beaucoup plus forte pour lui que celle des glandes odorantes. En hiver, les émissions d'urine devenant visibles dans la neige, on peut savoir de quel sexe était l'animal qui passa ici :
un renard mâle urine en levant une patte postérieure et en dirigeant le jet vers l'avant, un peu à l'écart des empreintes des 3 autres pattes,
une femelle fait le gros dos, laissant une flaque entre les deux empreintes de ses pattes postérieures.
Le lieu de vie des renards roux
Les caractéristiques de l'environnement conditionnent la répartition des êtres vivants. Comme sur toute la surface de notre planète, on distingue dans notre environnement des êtres vivants (animaux, végétaux) en relation les uns avec les autres et avec leur support. Le renard établit des relations très diverses avec des éléments de son environnement : pour son habitat, sa nourriture, sa reproduction. Le renard peut évoluer dans des environnements différents mais c'est pour y trouver ce dont il a besoin.
Respiration et occupation des milieux : Le renard dont la respiration est pulmonaire, ne peut coloniser que des milieux terrestres. On rencontre des renards dans le monde entier ; ils habitent surtout la forêt, la brousse et les déserts. La plupart des espèces du genre Vulpes peuvent s'adapter à des climats et à des habitats variés.
Répartition : Le renard roux est, de tous les carnivores du paléarctique, celui dont l’aire de répartition actuelle est la plus vaste. Il occupe les zones tempérées de l'hémisphère nord, entre le cercle polaire arctique et le tropique du Cancer, dans des biotopes très divers.
dans toute l’Europe occidentale et dans presque toutes les îles, excepté l’Islande et la Crète et le Groenland
en Amérique du Nord (à l'exception des grandes prairies du centre et des états du sud et de la côte ouest), du nord du Mexique à l'Arctique
en Asie jusqu'au nord de l'Inde et de la péninsule indochinoise, et sur les îles japonaises,
en Afrique du Nord et dans la vallée du Nil,
en Australie (où il a été introduit au XIXème siècle pour tenter d'enrayer l'invasion de lapins)
En France, il est présent dans tous les départements, depuis le bord de la mer jusqu’à une altitude d’environ 2500 mètres, de la campagne aux quartiers résidentiels des grandes villes. Il y en a en Corse. On le trouve un peu moins dans les zones de grandes forêts (Landes), de grandes cultures (Beauce), de marais (Dombes). Il préfère les zones de bocages, les lisières, les taillis, les haies, les petits bois enclavés dans les terrains agricoles. C'est la construction du pont de Noirmoutier (en 1971) qui lui a permis de s'établir sur l'île.
Habitat : Contrairement à une idée reçue, le renard n’est pas un animal typiquement forestier. Le renard roux s’adapte à des milieux très variés : campagne cultivée, broussailles, bois, parcs, côtes, landes, dunes, faubourgs des villes où il y a des jardins, et même au centre des agglomérations. La grande vivacité du renard roux et ses sens bien aiguisés lui permettent de vivre à proximité des habitations humaines sans se faire remarquer. Du fait de la richesse de nos poubelles, la population rurale de renards se limite peu à peu tandis qu'elle est en pleine expansion en ville… En France, on le trouve fréquemment en région parisienne et aux abords de Nancy, Marseille, Clermont Ferrand, Nice : le trafic automobile est actuellement la première cause de mortalité des renardeaux dont 3% à peine atteignent l'âge de 5 ans. Des renards vivent aussi à Londres, Oslo ou Madrid. Les grandes plantations de résineux sont fréquentées tant que la végétation herbacée subsiste, après quoi elles servent surtout de retraite.
La structure de population, l’espérance de vie, taux de reproduction, semble être différente selon le lieu de vie du renard – grand massif forestier ou milieu ouvert.
Terrier et reposée :
Les renards roux sont nocturnes et crépusculaires ; ils peuvent avoir une activité de jour dans les lieux tranquilles (mais jamais par temps de pluie !). Dans les agglomérations, le renard roux est actif la nuit si le trafic est faible.
On appelle reposée le lieu où un animal se repose durant la journée.