LA BALEINE NOIRE

a baleine telle qu'on se l'imagine : ronde et dodue! Elle a été presque exterminée dans l'Atlantique Nord à la fin des années 1800. Aujourd'hui, les quelque 300 survivantes sont menacées par les collisions avec les bateaux et par les prises accidentelles dans les engins de pêche.

Fiche "Science et conservation" de la baleine noire de l'Atlantique Nord


Pour en savoir plus
Longtemps considérée comme une ressource inépuisable, la baleine noire, aussi appelée baleine franche, est maintenant la grande baleine la plus menacée du monde. Les Basques ont découvert le Saint-Laurent dans leur poursuite de cet animal précieux. Côtière et plutôt lente, cette espèce était facile à chasser. De plus, son épaisse couche de graisse lui donne une bonne flottabilité qui facilitait sa récupération. On en tirait une huile précieuse et des fanons soyeux. La baleine noire devenue rare, on a dû diversifier la chasse. Les cachalots et les rorquals en ont fait les frais, mais la baleine noire, même rare, restait une proie de choix. Son exploitation commerciale s'est échelonnée du XIIe siècle jusqu'au début des années 1930. Décimée, cette espèce aurait été réduite à une cinquantaine d'individus au tournant du siècle dans l'Atlantique Nord.

Les scientifiques estiment que quelque 300 baleines noires peuplent maintenant l'Atlantique Nord et que la croissance de cette population est trois fois plus lente que celle d'une espèce cousine, la baleine franche australe. La baleine noire a presque disparu des côtes européennes. Dans le Saint-Laurent, quelques individus ont été observés par des équipes de recherche sur la rive nord du golfe* entre 1976 et 1998, et le groupe Observation Littoral Percé a photographié huit individus au large de Percé depuis 1995. Des observations ont également été rapportées pour l'estuaire* du Saint-Laurent, près de l'embouchure du Saguenay, au cours de l'été 1998. La baleine noire était pourtant abondante autrefois dans le Saint-Laurent, et la toponymie* le long de ce cours d'eau témoigne de la chasse intensive qu'y ont fait les Basques.

Pourquoi la baleine noire se remet-elle si difficilement des excès du passé? On pense que les collisions avec les cargos, les prises accidentelles dans les engins de pêche, la pollution et la consanguinité* seraient en cause. Un indice : les analyses du catalogue de photo-identification des baleines noires de l'Atlantique Nord montrent que plus de la moitié des individus ont des cicatrices imputables à des bateaux ou à des engins de pêche. De plus, le tiers des mortalités annuelles est directement lié à ces activités humaines. Afin de réduire les risques de collisions, des avions survolent les côtes de la Géorgie et de la Floride pour informer les bateliers des déplacements des baleines noires et les inviter à la vigilance. Ce programme est très efficace, et l'on projette sa mise en place en Nouvelle-Angleterre et dans la baie de Fundy.

Une équipe de spécialistes, chapeautée par le ministère des Pêches et des Océans du Canada et le Fonds mondial pour la nature Canada, a récemment déposé (15 septembre 2000) le Plan canadien de rétablissement de la baleine noire de l'Atlantique Nord. Bien que cette espèce soit protégée depuis 1935 et ait le statut d’espèce en danger de disparition au Canada depuis 1980, sa survie nécessite des mesures supplémentaires. Le plan de rétablissement viendra consolider celui que les États-Unis ont mis en place en 1991 et fournira des mesures concrètes pour la protection des baleines noires dans les eaux canadiennes, notamment dans la baie de Fundy, un habitat essentiel pour les mères et les jeunes pendant l’été. Peut-être favorisera-t-il aussi le timide retour de cette espèce dans les eaux du Saint-Laurent?


(sources : http://www.baleinesendirect.net/FSC.html?sct=1&pag=1-3-2-10.html)